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Histoire et patrimoine

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Sainte Marie aux Mines : une ville entre l’Alsace et la Lorraine

Situé au carrefour de l’Alsace et de la Lorraine, Sainte-Marie-aux-Mines a bénéficié d’influences multiples qui ont forgé les multiples facettes de son paysage et de son histoire.

La création du prieuré de Lièpvre en l’an 762 puis du monastère d’Echery vers 938, marquent la colonisation de Sainte-Marie-aux-Mines et de sa vallée. Ces deux établissements religieux font appel à des colons vosgiens – les Welsches – pour défricher la forêt et développer l’agriculture. En 1078, on cite l’église et la paroisse de Sainte-Marie Madeleine, à l’origine de notre commune.

Attribuée aux moines d’Echery, la découverte des filons argentifères au 10e siècle suscite les convoitises du Duc de Lorraine, qui impose son protectorat aux deux prieurés. Le Duc installe une famille vassale dans la vallée, les sires d’Echery, qui assurent la surveillance des mines et la protection des prieurés en son nom.

Après le décès de Jean d’Echery, le Duc de Lorraine et les seigneurs alsaciens de Ribeaupierre se partagent la vallée en deux moitiés en 1399. La frontière de leurs terres est fixée sur 3 cours d’eau, dont l’un deux – la Lièpvrette – coule au milieu de Sainte-Marie-aux-Mines, la séparant en deux moitiés distinctes. Sainte-Marie Alsace et Sainte-Marie Lorraine ont chacune une mairie et une rue principale et se développent de part et d’autre de la frontière. En 1790, les deux cités fusionnent en une seule commune : Sainte-Marie-aux-Mines.

De 1871 à 1918, l’Alsace est annexée à l’Allemagne et la frontière franco-allemande est désormais fixée sur la crête du massif montagneux. Durant l’époque de l’Annexion, la ville se dote de tous les équipements d’une ville moyenne, à travers la construction du réseau d’eau potable, du lycée, de la première piscine chauffée en Alsace et du théâtre municipal.

Durant la 1ère guerre mondiale, Sainte-Marie-aux-Mines devient une vallée du front, et les Allemands le fortifient en aménageant un réseau complexe de défense, mêlant blockhaus, tranchées, cantonnements et transports militaires de montagne. Au total, le front sainte-marien est surveillé par près de 5000 hommes, auxquels s’ajoutent près de 10.000 à 15.000 soldats stationnant en ville, et constituant les troupes de renforts. Durant la 2nde guerre mondiale, c’est le tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines qui est transformée en usine souterraine de guerre par les nazis. Près de 2000 déportés slovènes y travaillent et sont stationnés dans un camp annexe du Struthof, établi sur le site de l’actuelle cité scolaire.

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Ste Marie aux Mines

Sainte Marie aux Mines : une cité minière

Si les mines ne sont plus exploitées aujourd’hui, l’aventure des mines se poursuit à travers les fouilles archéologiques, les visites de mines classiques ou sportives, ou encore l’accueil du salon Mineral & Gem, le 2e salon dédié à la minéralogie à l’échelle mondiale !

Au cœur des montagnes vosgiennes, Sainte-Marie-aux-Mines se situe sur un important réseau de failles géologiques, dont certaines d’entre elles se sont comblées avec des minerais exploités par l’homme. Entre l’an 938 et 1940, plus de 1100 mines au total furent creusées à Sainte-Marie-aux-Mines et ses environs cumulant près de 300 km de galeries souterraines. Sur les 170 variétés minérales découvertes dans nos montagnes, l’homme exploita essentiellement les minerais d’argent, de plomb, de cuivre, de cobalt, de barytine et d’arsenic.

Le 16e siècle marque l’âge d’or des mines d’argent. Entre 1500 et 1550, près de 3000 mineurs germaniques viennent s’établir à Sainte-Marie-aux-Mines, et des cités minières sont construites à la Fouchelle, à Fertrupt et à Echery pour les loger. A la tête de l’administration minière figure le juge des mines (Bergrichter). Celui-ci est assisté dans ses fonctions par des greffiers, comptables, fondeurs, formant le corps des officiers des mines. Ceux-ci résident dans les maisons à tourelle de Sainte-Marie-aux-Mines, qui marquent dans le paysage les lieux de pouvoir, et qui ne sont visibles que sur le côté alsacien de la ville.

La Guerre de 30 ans, conjuguée à la famine et à la peste, contraint les mineurs au départ vers 1636. Après une longue période d’arrêt, l’exploitation minière redémarre au début du 18e siècle. On exploite le minerai de cobalt, utilisé dans la fabrication de colorants textiles et pour les glaçures des poteries de Betschdorf. Du 18e siècle jusqu’à 1940, l’activité minière se poursuit de manière sporadique, alternant des périodes d’activités et d’abandon.

Ce millénaire d’activité minière a profondément marqué le paysage du Val d’Argent de son empreinte. Si les mines ne sont plus exploitées aujourd’hui, l’aventure des mines se poursuit à travers les fouilles archéologiques, les visites de mines classiques ou sportives, ou encore l’accueil du salon Mineral & Gem, le 2e salon dédié à la minéralogie à l’échelle mondiale !

Sainte Marie aux Mines : une cité minière

Les armoiries de Sainte-Marie-aux-Mines témoignent de la dualité de Sainte-Marie entre l’Alsace et la Lorraine et de son passé minier. Elles sont formées par les armes de Lorraine, les armes de Ribeaupierre et le signe héraldique des mineurs et peuvent se blasonner ainsi : parti d’argent à trois écus de gueules qui est de Ribeaupierre, et d’or à la bande de gueules chargées de trois alérions d’argent qui est de Lorraine, avec en abîme, un écu de sable à marteau et pointerolle de mineur d’argent posés en sautoir.

Sainte Marie aux Mines : Un patchwork religieux

Aujourd’hui, Sainte-Marie-aux-Mines compte une douzaine d’édifices et de lieux culturels, témoignant de cet incroyable patchwork religieux et humain qui s’est composé au fil de l’histoire.

Au 16e siècle, l’immigration des mineurs allemands vers le Val d’Argent provoque de profonds changements, et accroit les contrastes entre le côté lorrain et le côté alsacien. Si la partie lorraine reste catholique et francophone, le versant alsacien devient majoritairement germain et luthérien.

En 1547, le seigneur de Ribeauvillé devient officiellement luthérien, et accueille sur ses terres des calvinistes persécutés en France et en Lorraine. Après la Guerre de 30 ans (1618-1648), les Ribeaupierre font venir des protestants suisses pour repeupler le territoire. Aux luthériens et calvinistes déjà présents s’ajoutent des protestants réformés alémaniques et des anabaptistes.

En 1693, l’anabaptiste Jacob Amann crée son propre groupe – les Amish – à Sainte-Marie-aux-mines, en réaction au relâchement des mœurs de la communauté anabaptiste locale. Sa communauté se distingue par un costume identique pour tous les membres, la pratique du dialecte bernois et la volonté de vivre à l’écart de la société civile. Toutes ces communautés religieuses cohabitent ensemble dans une certaine tolérance, chacune disposant de son propre lieu de culte.

Rattachée au royaume de France depuis 1648, la seigneurie des Ribeaupierre se voit cependant imposer la création d’une paroisse catholique à Sainte Marie Alsace et le partage de l’église de Saint-Pierre-sur-l’Hâte entre les catholiques et les protestants en 1685. De nos jours, ce simultaneum est encore en vigueur dans cette église. Au 19e siècle, une communauté juive s’organise à Sainte-Marie-aux-Mines, complétée par deux communautés musulmanes au 20e siècle, l’une d’origine maghrébine, l’autre d’origine turque.

Aujourd’hui, Sainte-Marie-aux-Mines compte une douzaine d’édifices et de lieux cultuels, témoignant de cet incroyable patchwork religieux et humain qui s’est composé au fil de l’histoire. Celui-ci explique très certainement le succès du Carrefour Européen du patchwork, organisé dans les églises de la vallée depuis 1995, et rassemblant des patchworks, quilts amishs et visiteurs venant du monde entier chaque année.

L’essor textile, Sainte Marie aux Mines, la ville aux 100 fabriques

Si les amish ont donné leurs lettres de noblesse à l’art du patchwork, le Val d’Argent a tissé ses propres fils d’art et d’histoire avec son industrie textile

L’essor textile, Sainte Marie aux Mines, la ville aux 100 fabriques

Si les amish ont donné leurs lettres de noblesse à l’art du patchwork, le Val d’Argent a tissé ses propres fils d’art et d’histoire avec son industrie textile. En 1755, le mulhousien Jean-Georges Reber s’installe à Sainte-Marie-aux-Mines et maitrise en quelques années toutes les étapes de fabrication du tissu. Après avoir créé des teintureries et des filatures, il développe l’activité du tissage en ayant massivement recours au travail à domicile. Cette organisation du travail est avantageuse pour le patron, car elle ne nécessite pas de gros investissements immobiliers et limite le risque de grèves par la dispersion des ouvriers jusqu’à 50 km autour de Sainte-Marie-aux-Mines.

De nombreuses familles patronales vont suivre l’exemple de Reber et s’établir dans le Val d’Argent. Au milieu du 19e siècle, on dénombre 150 entreprises textiles sur l’ensemble du Val d’Argent, dont une centaine de fabriques sur la seule ville de Sainte-Marie-aux-Mines. Elles forment un ensemble complet comprenant des filatures, des teintureries et blanchisseries, des tissages, des manufactures d’impression sur étoffes ou d’apprêts, faisant vivre près de 20.000 personnes au total !

Au fil du temps, la production textile a évolué. Les siamoises produites à l’époque de Reber furent remplacés par le Guingham en 1825, tissu aux tons pastel et à la finition lustrée, particulièrement prisé par le marché parisien. Les années 1840 -1870 sont marqués par les tissus luxueux aux fibres mélangées, mêlant coton, soie et laine. Sous l’ère allemande (1871-1918), la production se mécanise et passe aux tissus lainiers et aux modèles dits écossais. Au 20e siècle, l’industrie locale se réoriente vers le marché français, mais connait plusieurs épisodes de crises économiques qui se généralisent dans les années 1960 et 1970, entrainant la fermeture des usines. À ce jour, il subsiste encore le Tissage des Chaumes, qui produit de laine haute fantaisie pour les maisons de haute couture européennes.

De ce riche passé industriel subsiste de nombreux témoins, à l’instar des bâtiments industriels, des maisons patronales et des cités ouvrières. De même, le Val d’Argent conserve et valorise une tissuthèque de près de 4 millions d’échantillons de tissus, dont les fils d’art et d’histoire continuent d’inspirer la création textile contemporaine.

Sainte Marie aux Mines : une commune forestière

Sainte-Marie-aux-Mines dispose aujourd’hui d’une forêt de près de 3000 hectares, qui fait d’elle la première commune forestière d’Alsace dont la forêt est entièrement située sur le ban communal.

Sainte Marie aux Mines : une commune forestière

Malgré son industrialisation précoce, le Val d’Argent a aussi conservé des caractères ruraux. La présence de forêts et de pâturages sur les hauteurs a contribué au développement de l’exploitation du bois et de l’agriculture de montagne.

Sainte-Marie-aux-Mines dispose aujourd’hui d’une forêt de près de 3000 hectares, qui fait d’elle la première commune forestière d’Alsace dont la forêt est entièrement située sur le ban communal. Sa surface a évolué au fil du temps et des activités humaines. Au Moyen-Âge, le Val d’Argent est entièrement recouvert de forêt et le territoire s’humanise par l’installation de colons vosgiens, qui s’installent à proximité des prieurés de Lièpvre et d’Echery.

Au 16e siècle cependant, Sainte-Marie-aux-Mines connait une déforestation majeure liée à l’exploitation minière. Celle-ci consomme du bois en grosses quantités, pour alimenter les fonderies mais aussi pour la consolidation des galeries de mines et la fabrication des outils (chariots, cuveaux, etc…). Au 19e siècle et au 20e siècle, la forêt regagne du terrain, en raison de la plantation d’arbres résineux à la croissance rapide, et du fait de l’abandon de certains terrains agricoles, qui s’enfrichent naturellement sans intervention humaine. La présence des forêts environnantes a favorisé l’émergence d’une filière bois et la création d’une section bûcherons en 1959 au lycée professionnel de Sainte-Marie-aux-Mines, enrichissant les formations dispensées au sein des écoles du Val d’Argent.

Au-delà du bois qu’elle fournit pour le chauffage ou la construction, la forêt est aussi un réservoir naturel pour stocker le dioxyde de carbone (CO2) et limiter l’effet de serre. Le réchauffement climatique observé depuis des décennies s’intensifie et fragilise nos forêts, notamment de résineux, plus sensible que les autres aux épisodes de sécheresse et à la prolifération du scolyte. Nos forêts jouent également un rôle majeur en tant que refuge d’une riche biodiversité, dans le cycle de l’eau, en ce qui concerne le rafraîchissement de l’air ou encore le cadre de vie qui offre des loisirs pour tous.

Le développement durable des forêts passe par le maintien de la biodiversité locale en conservant une répartition plus raisonnable des arbres feuillus et résineux. Au final, la gestion de la forêt repose sur un subtil équilibre à trouver, entre ses capacités de renouvellement et les besoins en bois de l’activité humaine.